Je connais le parcours pour m'y être cassé les dents l'an dernier sur le 10km, avec notamment ces passages de pont, notamment le deuxième, où un virage à 180° précède une courte côte et oblige quasiment à s'arrêter pour repartir.

Après avoir assisté à la course des 10km en spectateur, le départ du semi est donné et les sensations sont moyennes...je me demande même où je me suis engagé.
Puis au fil des kilomètres, les jambes commencent à mieux répondre. J'ai beaucoup de mal aux passages de pont, comme prévu, et me fais souvent distancer par ceux qui m'entourent avant de les rattraper par la suite.

Première satisfaction, je passe au 10ème km plus vite que mon temps final une semaine avant à Aulnat : 37min15s contre 37min40s, c'est encourageant.
Le mesurage est très précis et c'est appréciable. A chaque panneau la distance annoncée correspond à celle de mon GPS. Je vois cependant que ma vitesse moyenne baisse à chaque passage de ces maudits ponts. Je perds systématiquement un dixième, et n'arrive au bout d'un moment plus à les reprendre.

Vers le km 17/18, je prends le « mûr » : en quelques dizaines de mètres, je n'ai plus rien dans les jambes et me rends compte que je ralentis nettement. Heureusement je venais de me ravitailler et je reprends de suite un gel histoire de ne pas m'écrouler...surtout qu'il reste un pont à passer.

L'hypo ou la fringale disparaît quelque peu après une ou deux minutes mais il est quand même temps que ca se termine, je compte le temps qu'il me reste et scrute ma vitesse moyenne. Pour les 16km/h c'est loupé mais tant pis, j'ai progressé depuis la semaine dernière et c'est déjà ça.

Je finis poursuivis par deux ou trois gars visiblement connus dans le coin car largement encouragés par leurs prénoms. Ils s'apprêtent à me passer en se tirant la bourre mais je trouve la ressource de « sprinter » dans la dernière ligne droite pour rester quelques secondes devant.

Bilan encourageant, je commence, enfin je l'espère, à retrouver la forme, même s'il faut vraiment que je m'attelle à faire quelques sorties longues d'ici le 17 avril au risque de le payer très cher.

Je me rends cependant sur la ligne sans aucune pression, avec l' espoir de n'avoir mal nul part. A l'échauffement les sensations ne sont vraiment pas top: jambes lourdes, peu de jus...est ce du à la séance de 30s/30s de vendredi soir, sans trop avoir forcé certes ?

Sur le 1er km et demi, de fausses sensations d'aisance effacent celles de fatigue du matin. Je m'applique à ne pas partir trop vite mais je sens vite que je ne serais pas capable de maintenir le rythme des 2 premiers km (environ 16,8) très longtemps.
Au km 3,5, un trio de coureurs me dépasse, dont un des coureurs que je connais de nom et devant lequel je finis habituellement relativement facilement... Même s'il ne s'échappe pas vraiment, j'en prends un gros coup au moral, repensant à mes pépins physiques, me disant que c'est normal d'avoir du mal après 4semaines sans courir, puis d'un autre côté me dis que je devrais quand même avoir récupéré depuis ma reprise, pensant au semi de Vichy dans une semaine, au marathon d'Annecy dans un mois, à quel temps je pourrai y espérer... bref je cogite carrément.

Ma vitesse flanche mais reste au dessus des 16km/h. Il y a cependant beaucoup de relances, de trottoirs et pas mal de vent froid désagréable, si bien qu'il est difficile de prendre un rythme constant.

A 2,5 km de l'arrivée, je commence à sortir de ma torpeur et à reprendre du terrain sur le trio qui m'avait dépassé, situé à environ 50 m devant. Je me rapproche à 4m de mon prédécesseur direct, puis à 10m du coureur que je connais et que j'aimerais vraiment rattraper, « pour le moral », mais les derniers virages m'empêchent de pouvoir lancer une dernière accélération et je termine en restant derrière sans chercher à sprinter.

Niveau chrono je suis quand même assez déçu, c'est à peine mieux que le temps que je mettais il y a deux ans alors que je m'entrainais n'importe comment et que je courais avec des sabots au pied.

Le matin au vu du temps pluvieux j'hésite à me rendre au départ, puis sans grande motivation me décide à y aller histoire de voir où j'en suis...même si je me doute que la moindre côte va être très dure tant je n'ai plus pratiqué de dénivelé ces dernières semaines. J'hésite aussi jusqu'au dernier moment entre les deux distances, mais mon accompagnateur Victor me convainc d'aller sur le grand.

Le terrain s'annonce des plus gras, et dès les premiers hectomètres les pieds et tout les t-shirts sont trempés. Je me place dans le premier wagon sur les parties roulantes et plates du début de parcours, mais plafonne assez vite.
Dès que les côtes arrivent, je comprends ma méprise : je n'ai absolument rien dans les jambes pour grimper, mais alors rien de rien. Je monte à vitesse d'escargot et me refait la cerise sur le plat et les descentes. Je fais le yoyo entre la 8e, 9e et 10e place jusqu'au km 18 environ je crois, puis tout s'écroule en quelques minutes.
Trempé, comme tout le monde, je commence à avoir froid, ma cheville se réveille méchamment, et je prends un début d'hypoglycémie, ainsi qu'un gros coup au moral, en quelques hectomètres. Heureusement pour l'hypo mon suiveur-ravitailleur Victor me tend un gel et une gourde au bon moment.
Je baisse les bras et finis au mental, avec de bien piètres sensations et des ligaments douloureux au niveau de la malléole gauche...

J'ai payé mon manque d'entrainement, l'absence de sorties longues depuis des mois et de travail de côtes, mais suis quand même content d'avoir participé.
J'espère en tout cas que mes pépins de cheville me laisseront à peu près tranquille les semaines à venir, pour pouvoir m'atteler à une courte préparation pour le marathon à venir.